Cycle 2010 : Qu’est-ce que le socialisme ?

Vous pouvez réécouter l’ensemble des conférences que nous avons organisé pour ce cycle.

Il vous suffit de cliquer sur l’intitulé de chaque conférence pour accéder à la page qui lui est consacrée reprenant l’enregistrement audio et, éventuellement, l’enregistrement vidéo ou la retranscription écrite via une publication.

Le socialisme est-il soluble dans le libéralisme ?  Face à l’échec de la solution collectiviste et à l’impasse de l’Etat-Providence, l’être-ensemble ne semble désormais concevable que sous le signe des libertés individuelles, du droit et du marché. Mais cette victoire des éléments clés du libéralisme produit des effets de déliaison des individus, d’anomie, de montée des inégalités et d’impouvoir collectif qui reposent à nouveaux frais les questions qui furent à l’origine du mouvement socialiste : l’émancipation individuelle via l’inscription en société, la justice sociale via l’organisation et la maîtrise consciente du devenir humain via la puissance collective. Le rêve de fraternité humaine n’est pas mort, reste à savoir si nous saurons nous donner les moyens de le concrétiser.

Samedi 6 février – Marcel Gauchet, La crise idéologique du socialisme

L’ombre des années 30 continue de peser lourdement sur notre perception de la crise actuelle. Pourtant, soutient Marcel Gauchet, la différence saute aux yeux : l’offre idéologique par rapport à la crise que nous vivons est à peu près nulle. Elle se résume en fait à des succédanés d’idéologies du passé dont les adeptes eux-mêmes mesurent bien le caractère peu adéquat par rapport à la situation.

Responsable de la rédaction de la revue Le Débat, Marcel Gauchet vient de publier les deux premiers livres de L’Avènement de la démocratie,  un ouvrage en quatre tomes qui propose à la fois une histoire philosophique du XXème siècle et une théorie de la démocratie.

Mardi 23 février – Jérôme Batout, Volonté d’abondance, volonté de croissance

De Marx à Keynes, le socialisme a toujours eu partie liée avec l’idée de production. Celle-ci s’inscrivait alors dans une visée d’abondance qui permettait d’en penser la limite. Le passage à une pure volonté de croissance sans terme assignable a ouvert la question de ses conditions de possibilité, ce que traduit la notion de croissance soutenable, bien plus opératoire que celle de développement durable.

Jérôme Batout achève actuellement une thèse en philosophie politique à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales (EHESS, Paris).

Samedi 13 mars – Ernst Hillebrand, L’incontournable réorientation de la gauche européenne

Dans de nombreux pays d’Europe occidentale, difficultés et contradictions ont éloigné des partis de centre gauche une fraction importante de leur électorat traditionnel. C’est surtout avec les « couches populaires » que le contact semble perdu. Les partis de centre gauche ne parlent plus leur langage et ne partagent plus ni leurs inquiétudes ni leurs problèmes. Face à cette impasse, il est urgent, pour Ernst Hillebrand, de s’atteler concrètement dès maintenant à dessiner les contours d’un nouveau projet de gauche européenne pour ce début de XXIème siècle.

Ernst Hillebrand est directeur du bureau parisien de la fondation Friedrich-Ebert, une fondation allemande qui défend les valeurs et les idées fondamentales de la social-démocratie.

Samedi 27 mars – Philippe Raynaud, De la révolution à la démocratie radicale

La gauche radicale donne en quelque sorte l’image inversée de la « gauche plurielle » de 1997 : à l’opposé de cette gauche gouvernementale, elle est pour l’essentiel une force d’opposition ou de veto, et elle tente d’établir une autre forme d’unité entre la contestation culturelle et les revendications sociales en se donnant comme thème fédérateur la lutte contre le « libéralisme » et les réformes que celui-ci est supposé inspirer.

Philippe Raynaud est notamment l’auteur de L’Extrême Gauche plurielle. Entre démocratie radicale et révolution. Il vient de publier aux PUF Trois révolutions de la liberté. Angleterre, Amérique, France.

Samedi 24 avril – Laurent de Briey, Peut-on vouloir dépasser le libéralisme sans être socialiste ?

La crise financière a suscité une remise en cause du cadre libéral qui dominait aussi bien à gauche qu’à droite depuis trente ans. Si cette remise en cause rend possible et souhaitable un renouveau du socialisme, elle représente également une opportunité pour l’émergence de théories politiques alternatives. Parmi celles-ci, l’humanisme démocratique appelle à un dépassement du libéralisme, tout en s’affirmant à la fois progressiste et centriste.

Directeur du centre d’études politiques, économiques et sociales (Cepess) du Centre démocrate humaniste, Laurent de Briey a récemment publié Le sens du politique : Essai sur l’humanisme démocratique (Mardaga, 2009).

Mardi 4 mai – Hervé Juvin, Un socialisme sans limites ? La chute d’un mythe du XXe siècle

Fruit du progrès triomphant et de la croissance sans limites, le socialisme s’est laissé prendre au piège de l’indétermination. Il proclame l’avènement du corps sans âge et sans souffrance. Il salue la production d’un monde nouveau par la mobilisation infinie des capacités et des ressources. Il annonce le dépassement de l’histoire et de la géographie par la négation des origines et la réduction de l’autre au même. Au terme de l’aventure, ce socialisme rejoint la haute finance et se satellise par rapport à une société qui demeure d’ici et des mêmes.

Présidant la société de conseil Eurogroup Institute, Hervé Juvin est notamment l’auteur de L’avènement du corps (Gallimard 2005)  et Produire le monde : Pour une croissance écologique (Gallimard, 2008).

Samedi 8 mai – Raffaele Simone, Pourquoi l’Occident ne va pas à gauche

Le repli et les difficultés de la gauche à peu près partout en Europe ne relèvent pas d’une fluctuation conjoncturelle, soutient Raffaele Simone. Nous avons affaire à une évolution structurelle dont il propose une analyse originale et percutante : la gauche décline parce que la modernité récente a frappé ses présupposés culturels et moraux profonds.

Raffaelle Simone, professeur de linguistique à l’université de Rome 3, a publié en 2008 Il Mostre mite. Perchè l’Occidente non va a sinistra, qui sera bientôt traduit en français chez Gallimard.

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