Cycle 2007-2008 : Les jeunes, la société des médias

Vous pouvez réécouter l’ensemble des conférences que nous avons organisé pour ce cycle.

Il vous suffit de cliquer sur l’intitulé de chaque conférence pour accéder à la page qui lui est consacrée reprenant l’enregistrement audio et, éventuellement, l’enregistrement vidéo ou la retranscription écrite via une publication.

Le Collège Européen de Philosophie Politique a choisi d’articuler son second cycle de conférences autour de deux thèmes conjoints mais distincts, les jeunes d’abord, la société des médias ensuite. La réflexion entamée l’an dernier sur les difficultés liées à l’éducation et à l’entrée dans la vie est loin d’être épuisée. Nous la poursuivons cette année sous l’angle spécifique de la culture des jeunes. S’ils ne sont pas la source première de cette culture, les médias en fournissent les styles, les supports et les modèles identificatoires.

Par la place qu’ils occupent dans la constitution du lien social, les médias méritent d’être envisagés pour eux-mêmes. Ils font société certes, mais quelle société? Avec quel centre de gravité? Quelle vision du monde? Quels effets sur la représentation politique? La démocratie survivra-t-elle à sa représentation médiatique? Une fois encore, ce sont quelques numéros récents de la revue Le débat qui ont rendu possible l’organisation de cette session 2007-2008 (numéros 132, 138, 139 et 145).

Le 24 novembre 2007, Marie-Claude BlaisLa désaffection des jeunes à l’égard des savoirs

« Qu’est-ce qui est requis pour l’accès aux savoirs scientifiques, sur le plan des activités intellectuelles et cognitives, et qui semble présenter des difficultés aujourd’hui?(…). Il est frappant de voir que les observations d’enseignants tournent autour du même diagnostic : les élèves d’aujourd’hui ont de grandes difficultés avec l’abstraction, avec l’imagination et avec la mémorisation. » (extrait de Comment comprendre la désaffection des jeunes à l’égard des sciences?, le débat n°145, pp.85-91)

Marie-Claude Blais est maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université de Rouen. Elle est notamment l’auteur de « Au principe de la République. Le cas Renouvier » (Gallimard, 2000) et publiera prochainement un ouvrage intitulé « La solidarité » (Gallimard, 2007).

Le 8 décembre 2007, Vincenzo Cicchelli –Les jeunes émeutiers de 2005

« Les jeunes que nous avons rencontrés, dont les parents sont en très grande majorité nés à l’étranger, engagés à des titres divers dans les événements de novembre 2005, n’ont jamais mis en avant la dimension ethnique de leur révolte et encore moins la dimension religieuse (…). Ils ne justifient jamais leur implication en termes d’aversion à l’égard de la communauté nationale. Nous sommes donc très loin de ces conflits interethniques qui ont en revanche caractérisé les affrontements aux États-Unis ou en Grande-Bretagne. » (extrait de Les jeunes émeutiers de novembre 2005, le débat n° 145, pp.165-181)

Vincenzo Cicchelli est maître de conférences en sociologie et chercheur au Centre de Sociologie de la famille (Cerlis) de l’université de Paris V-Sorbonne. Il est notamment l’auteur de « La Construction de l’autonomie. Parents et jeunes adultes face aux études (PUF, 2001).

Le 16 février 2008, Dominique PasquierLes jeunes et la culture

« Cette modification du rapport à la lecture, à la musique classique et, de manière plus générale, aux produits culturels que Bourdieu pouvait définir en son temps comme légitimes(…)ne s’accompagne pas d’un sentiment de culpabilité ou de privation : on pourrait plutôt parler d’un profond désintérêt, parfois même d’une certaine agressivité. » (extrait de Les lycéens et la culture, le débat n° 145, pp.142-151)

Dominique Pasquier est directrice de recherche au CNRS et membre du Centre d’étude des mouvements sociaux (CEMS) de l’EHESS. Elle a notamment publié « Cultures lycéennes. La tyrannie de la majorité » (Autrement, 2005).

Le 1 mars 2008, Michel GheudeLes médias malgré tout

« Résistant au feu continu des critiques, y compris médiatiques, les médias en général, la télévision en particulier, continuent d’occuper le centre de l’espace public. Pour une raison qu’aucune critique ne peut atteindre : ils aident à vivre. Par eux, la démocratie et l’individualisme de masse conquièrent peu à peu l’entièreté de l’espace social et soumettent à rude et constante épreuve les systèmes traditionnels de légitimité comme la représentation politique et les aristocraties intellectuelles. »

Michel Gheude est écrivain et collaborateur de l’hebdomadaire « Le Ligueur« . Il a notamment publié « Le catalogue de la déroute » (La Renaissance du livre, 2003).

Le 15 mars 2008,Olivier FerrandLa société du divertissement médiatique

« A un certain stade de leur développement, les distractions médiatiques semblent faire société, comme le pouvoir et à distance de ce dernier. Tout se passe comme si notre appartenance se partageait désormais entre deux cités, ou deux communautés : une communauté politique et une communauté médiatique. » (extrait de La société du divertissement médiatique, le débat n° 138, pp.46-64)

Olivier Ferrand a récemment soutenu une thèse de science politique sur « La République et le problème de l’espace public du divertissement. Naissance de la censure du cinéma en France, 1909-1919« , à paraître chez De Boeck Université.

Le 12 avril 2008, Eric AeschimannLe moralisme médiatique

« Le moralisme médiatique est en train de provoquer en retour une vague de profond discrédit de la figure du journaliste(…). Le journaliste n’est plus perçu comme une personne disposant d’une compétence spécifique -aller chercher l’information, la traiter, la restituesr- mais comme un simple émetteur d’opinions et d’émotions, un citoyen lambda qui aurait la chance de disposer d’un haut-parleur et soupçonné de déformer la réalité pour se faire mousser. » (extrait de Le moralisme médiatique, le débat n° 138, pp.104-114)

Eric Aeschimann est journaliste politique à « Libération« . Il est notamment l’auteur, avec Pascal Riché, de « La Guerre de sept ans. Histoire secrète du franc fort, 1989-1996 » (Calmann-Lévy, 1996).

Le 26 avril 2008, Marcel GauchetLes médias et le politique : contre-pouvoir, méta-pouvoir, anti-pouvoir

« Loin de tracer une vision positive de ce qu’il faut faire, la culture de la dénonciation et de la déploration autour de laquelle les médias s’organisent contribue à rendre le monde illisible et désespérant, peuplé qu’il est d’un mal inépuisablement renaissant, dont les racines restent incompréhensibles et auquel il est vain, en dernier ressort, de vouloir remédier. Le message subliminal et ultime est qu’on ne peut rien(…).Cette situation n’est pas le dernier mot de l’histoire. Elle n’est que le premier de la période dans laquelle nous avons été jetés sans bien comprendre ce qui nous arrivait. » (extrait de Contre-pouvoir, méta-pouvoir, anti-pouvoir, le débat n° 138, pp.17-29)

Marcel Gauchet est directeur d’études à l’EHESS et responsable de la rédaction de la revue « Le Débat » (Gallimard). Il publiera prochainement les deux premiers tomes d’un ouvrage intitulé « L’avènement de la démocratie » (Gallimard, 2007).

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