Le Débat, n°173, janvier-février 2013

SOMMAIRE

États-Unis : Après la présidentielle

L’importance des orientations du gouvernement américain pour la marche du monde n’a pas besoin d’être longuement plaidée. Comme nous l’avons fait régulièrement, nous consacrons un dossier conséquent à l’élection présidentielle qui vient d’avoir lieu. Qu’est-ce que les conditions de la réélection de Barack Obama nous apprennent sur les évolutions de la société américaine et des rapports de force politiques qui l’organisent ?

Geoffrey Hodgson souligne la nouveauté que représentent les perplexités grandissantes à l’égard de l’efficacité d’un système institutionnel présenté jusqu’il y a peu comme un modèle indépassable. Denis Lacorne revient sur la signification de l’affrontement entre les deux candidats. Mettant en perspective les scrutins de 2008 et de 2012, Vincent Michelot fait ressortir le poids continué de la crise sur les choix des électeurs. Roger Persichino analyse la montée des divisions que le vote a mise en évidence.

Nous joignons au dossier une étude de Sylvie Laurent sur une tradition minoritaire, mais vivante, de la culture américaine, celle de « l’intellectuel de gauche ». Si l’âge d’or de la contestation est derrière nous, la critique sociale ne s’est pas évanouie pour autant.

– Godfrey Hodgson, Un système politique en question
– Denis Lacorne, Obama contre Romney. Deux versions du rêve américain
– Vincent Michelot, Entre paradoxes et continuité : une élection de crise
– Roger Persichino, Le miroir d’une division

– Sylvie Laurent, Comment être un intellectuel de gauche aux États-Unis?

Mondes en mouvement (suite)

Nous poursuivons avec cette série de coups de sonde le tour du monde permanent qu’exige notre nouveau destin d’êtres mondialisés, si nous ne voulons pas nous contenter de le subir sous le signe des clichés médiatiques qui sont l’une de ses fatalités.

À tout seigneur, tout honneur. Comment ne pas commencer par l’énorme Asie, qui s’impose chaque jour un peu plus comme le centre vital de la mondialisation ?

Il y a un « miracle indien ». L’Inde de la misère sans espoir est en train de devenir un géant économique. Mais que recouvre au juste ce décollage spectaculaire ? Surgit Mansingh en replace dans leur contexte les réalités contrastées. L’évolution la plus troublante regarde le système politique. Alors que l’Etat avait été depuis l’Indépendance le pilier de la construction d’une démocratie exemplaire, ainsi que le souligne Ramachandra Guha, ses dysfonctionnements le font apparaître aujourd’hui comme un frein au développement.

Il y a un « miracle chinois », dont l’expression principale est peut-être à venir. Alors qu’une vision naïve de la division internationale du travail nous présentait la Chine comme spécialisée pour longtemps dans la fourniture de main-d’oeuvre à bon marché, sa politique de recherche et d’innovation, montrent Guilhem Fabre et Stéphane Grumbach, la prépare à un « Grand Bond en avant » technologique. Reste la question des changements politiques qui pourraient accompagner cette évolution économique. Thi Minh-Hoang Ngo revient sur le sens de l’idée de liberté dans la tradition chinoise pour interroger les potentialités qu’elle recèle dans la situation actuelle.

Changement de cadre avec la petite et jeune démocratie israélienne. Celle-ci représente un cas de figure singulier en raison de la place que la guerre n’a cessé de tenir dans son existence. Ran Halévi analyse la manière dont s’est négocié cet accommodement entre des données qui vont mal ensemble.

Le Québec avait cessé de faire parler de lui, avec le recul de l’indépendantisme. Un mouvement étudiant coloré suivi d’une victoire électorale du Parti québecois l’ont ramené sur le devant de la scène. Résurgence du souverainisme ? Affaissement, au contraire, soutient Mathieu Bock-Côté, en démontant les apparences de ce sursaut qui n’en est pas un.

Et puis la malheureuse Europe. Elle ne brille guère, vue du reste du monde, comme il est bien connu. Mais c’est pire vue de près, et plus encore vue de l’intérieur. Valérie Bros et Ziad Khoury nous font entrer dans cette boîte noire, dont le spectacle, il faut l’avouer, n’est pas de nature à soulever l’enthousiasme. Puisqu’il paraît que le programme est de faire aimer l’Europe par ses peuples, ne serait-il pas raisonnable de commencer par la rendre moins rébarbative dans son mécanisme quotidien ?

– Surgit Mansingh, L’Inde décolle. Jusqu’où et à quel rythme?
– Ramachandra Guha, Les trois piliers de la démocratie indienne
– Thi Minh-Hoang Ngo, De la liberté en Chine
– Guilhem Fabre – Stéphane Grumbach, Le «vrai Grand Bond en avant». La politique de recherche et d’innovation en Chine
– Ran Halévi, La démocratie israélienne et la guerre
– Mathieu Bock-Côté, Québec : l’étrange défaite des souverainistes
– Valérie Bros – Ziad Khoury, L’Europe, vues de l’intérieur

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Paul Thibaud, Triomphe et impotence du social-individualisme

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Science, technique, société

Nous mesurons mal, spontanément, à quel point la technique spatiale est entrée dans le fonctionnement de nos sociétés. André Lebeau fait ressortir la place originale qu’elle occupe.

Le créationnisme américain est présenté sous un jour peu flatteur, en général, par les médias français. Il est donné pour la marque d’un obscurantisme religieux d’un autre âge. Mais sommes-nous pour autant si indemnes de son influence sous un autre visage ? Dominique Guillo met sa prégnance en lumière, sous une forme sécularisée, dans les présentations courantes de la théorie de l’évolution.

– André Lebeau, Technique spatiale et société
– Dominique Guillo, La France et la théorie de l’évolution. Un créationnisme sécularisé?

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