Vous pouvez réécouter l’ensemble des conférences que nous avons organisé pour ce cycle.
Il vous suffit de cliquer sur l’intitulé de chaque conférence pour accéder à la page qui lui est consacrée reprenant l’enregistrement audio et, éventuellement, l’enregistrement vidéo ou la retranscription écrite via une publication.
Le mal de l’indéfinition progresse lentement mais sûrement. Cette année encore le CePPecs s’intéressera tout particulièrement à ceux d’entre nous qu’il touche en premier lieu.
L’évolution des représentations du nouveau-né, qui a conduit à considérer le bébé comme un être immédiatement inscrit dans la réalité sociale, s’est accompagnée dans le domaine éducatif d’une rupture croissante avec la dite réalité. Les conditions de vie objectives des enfants les privent aujourd’hui de toute occasion de s’exercer à la vie sociale et de savoir l’expérience qu’ils vivent. S’y substitue un accès au monde via les médias qui contribue à cette déréalisation du fait, entre autres, du statut symbolique particulier de l’image.
Les effets de cet abandon du principe de réalité vont prendre un relief particulier et s’accentuer au moment de l’adolescence de par les enjeux spécifiques de cette période de la vie. Par exemple, la mise en scène de soi comme corps sexué pour autrui. Il ne reste alors pour certains que la fête comme refuge provisoire face à une exigence sociale qui se fait de plus en plus impérieuse alors même qu’elle est déniée.
Le 7 février 2009, Dominique Ottavi – L’expérience quotidienne de l’enfant
« Il y a toutes les raisons de penser que les conditions de vie de l’enfant dans la société industrielle et urbaine le privent de l’expérience nécessaire à ses futurs apprentissages (…). Elles tendent à lui enlever les contacts avec les adultes et les occasions de s’exercer à la vie sociale qui sont les ressorts indispensables de ses acquisitions. Bref, les conditions de l’existence objectives que nos sociétés ménagent à l’enfant paraissent aller directement à l’encontre des conditions de possibilité de l’éducation. » (extrait de Conditions de l’éducation, Marie-Claude Blais, Marcel Gauchet et Dominique Ottavi, Stock, 2008)
Dominique Ottavi est professeur à l’université de Caen. Elle est notamment l’auteur de « De Darwin à Piaget : pour une histoire de la psychologie de l’enfant » (CNRS Editions, 2002) et vient de publier en collaboration avec Marie-Claude Blais et Marcel Gauchet, « Conditions de l’éducation » (Stock, 2008).
Le 7 mars 2009, Irène Théry – Une nouvelle approche de l’égalité hommes-femmes : la distinction de sexe
« Voir ce qui change dans la famille quand on cesse d’admettre un principe de complémentarité hiérarchique entre l’homme et la femme au sein du couple (par hypothèse marié), m’a amenée à prendre conscience d’un problème que les psychologues, les psychiatres et les psychanalystes connaissent bien : notre société contemporaine est devenue extraordinairement aveugle à la façon dont se combinent les distinctions de sexe, d’âge et de génération, autrement dit à la dimension de la temporalité, qui est pourtant la caractéristique majeure de la façon dont toute société distingue et lie les sexes. » (extrait de La distinction de sexe. Entretien, Esprit, mai 2008, pp. 12-23)
Irène Théry est directrice d’étude à l’EHESS. Elle est notamment l’auteur de « Le démariage » (Odile Jacob, 1993) et « La distinction de sexe » (Odile Jacob, 2007).
Le 28 mars 2009, Monique Dagnaud – La teuf ou la fête comme mode de vie
« Dans les sociétés traditionnelles, les fêtes s’imposent comme des liesses collectives, au sein desquelles certains rôles peuvent être dévolus aux jeunes. Mais, au total, c’est la société dans sa diversité d’âges qui s’engage, qui s’embrase et se plie à des jeux de rôle. La fête contemporaine, dans ses excès et ses débordements, affecte essentiellement les jeunes, adolescents et postadolescents. Elle se déroule au plus loin de la vie de la famille, elle est presque clandestine, elle ne s’affiche pas. Ses rites, ses divagations sont largement cachés au monde adulte, ils se construisent en marge, voire en opposition à celui-ci. » (extrait de La teuf comme utopie provisoire, Le Débat, 145, Gallimard, mai-août 2007, pp. 152-164)
Monique Dagnaud est directrice de recherche au CNRS. Elle a publié récemment « La teuf : essai sur le désordre des générations » (Seuil, 2008).
Le 25 avril 2009, Robert Chièze – Les effets de la télévision sur l’enfant
« Dans l’apprentissage d’un langage, les significations s’élaborent à partir de souvenirs, dont la restitution peut exiger des efforts importants, et la mise en œuvre de raisonnements parfois longs et laborieux qu’il faut, en outre, écrire pour en conserver la trace. (…) Au travail sur des symboles, par exemple sur l’écrit, s’associe une exigence spécifique d’attention et de concentration, alors que devant la télévision le spectateur est beaucoup plus dans une situation d’attente émotionnelle que de mobilisation à caractère intellectuel. » (extrait de L’image, le langage et l’école. Sur les effets de la télévision, Le Débat, 151, Gallimard, septembre-octobre 2008, pp. 137-149)
Robert Chièze est ancien professeur de mathématiques et photographe.
Le 9 mai 2009, Michèle Brian – L’évolution des représentations du nouveau-né : du nourrisson au bébé
« Après avoir été longtemps considéré comme un être passif, le nourrisson s’est vu au cours des deux ou trois dernières décennies de plus en plus décrit comme compétent, c’est-à-dire doué d’emblée ou né avec un certain nombre d’aptitudes interactives faisant de lui un organisme à orientation sociale immédiate. Le terme même de nourrisson a été peu à peu remplacé par celui de bébé pour tenter de rendre compte de ce mouvement des idées. » (extrait de L’être-bébé, Bernard Golse, PUF, 2006)
Michèle Brian est pédopsychiatre. Elle exerce dans un Centre médico-psychologique de la banlieue parisienne.