Ils ont tué l’histoire-géo

Article de Jean Sévillia publié sur le site Le Figaro.fr le 27 août 2012.

Quelques exemples des errements de l’enseignement de l’histoire à l’école, valables autant en Belgique qu’en France :

« En dépit du discours officiel qui prétend le contraire, la chronologie, condamnée il y a plus de trente ans au nom d’une approche thématique et transversale de l’histoire, n’est toujours pas rentrée en grâce. N’importe quel assistant de faculté peut raconter d’édifiantes anecdotes à ce sujet, beaucoup d’étudiants de première année hésitant à situer les Mérovingiens par rapport aux Carolingiens ou peinant à aligner correctement la liste des régimes politiques français du XIXe siècle, du Premier Empire à la IIIe République. Et encore s’agit-il de jeunes attirés par l’histoire! En première, le découpage thématique a ceci d’aberrant, par exemple, que le programme prévoit un module sur «La guerre au XXe siècle» qui précède celui qui concerne «Le siècle des totalitarismes». Or comment comprendre la guerre de 1939-1945 sans connaître Hitler? »

« Au collège comme au lycée, sous prétexte d’initier les élèves à la critique des sources, b.a.-ba méthodologique de l’historien, on les fait travailler sur de sacro-saints «documents» qu’ils n’ont en réalité ni la culture ni la maturité nécessaires pour analyser. Ils n’en tirent que l’interprétation donnée par le professeur ou le manuel. Si l’objectif est d’éveiller la curiosité individuelle, c’est raté. »

« À raison de deux heures de cours par semaine, le lycéen qui prépare le bac de français est tenu, en histoire, de s’initier à la période qui court du milieu du XIXe siècle aux années 1960. Soit l’industrialisation de la France (et de l’Europe), la montée des nationalismes, la colonisation, deux guerres mondiales, le totalitarisme… Un champ si large qu’il devient même difficile de ne faire que le survoler, comme en conviennent tous les profs. »

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