Ecopolis, le dimanche 26 avril

Le CEPPECS vous informe des réunions d’associations partenaires.

Oïkos et Etopia organisent le dimanche 26 avril l’ECOPOLIS, un rendez-vous important qui rassemblera des penseurs et des activistes européens de l’écologie politique en provenance des Pays-Bas, du Danemark, du Royaume-Uni, de France et de Belgique. Seront notamment présents Philipp Blom (All),Katherine Richardson (Dan), Marius de Geus (NL), Marek Hudon (BE),Catherine Larrere (FR), Camille Dejardin (FR), Tony Greenham (UK), Henk Van Arkel (NL) et d’autres. Ils interviendront à l’occasion d’ateliers traitant de la pensée écologiste, de la transition économique, des monnaies complémentaires, de l’économie stationnaire, de la question climatique, de la jeunesse, etc.

Où ? Au Kaaitheater, Square Sainctelette 20, 1000 à Bruxelles

L’ECOPOLIS, ce sera une série de conférences, de forum, de prestations artistiques, mais également la remise de deux prix : le premier récompensant le meilleur livre écologiste de l’année 2014, le second récompensant la plus belle nouvelle verte.

Prix ? 6€ la prévente (via le site du Kaaitheater), 8€ sur place et 6€ pour les jeunes et les personnes sans-emploi.

Informations supplémentaires sur http://ecopolis.be

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CONFÉRENCE « Les vraies limites de la croissance : ressources ou poubelles ? »

Conférence de Pierre-Noël Giraud, professeur d’économie à l’Ecole des Mines et à l’université Paris-Dauphine, organisée par le cePPecs et Etopia
Quand ? Le 28 mars 2015, de 14h30 à 17h30
Où ? Au Pavillon des conférences, Clos Chapelle-aux-champs, 19 à 1200 Bruxelles

Les analyses du mur écologique auquel se heurte l’expansion économique ont beaucoup insisté sur la finitude des ressources naturelles. Mais le problème le plus pressant pourrait être ailleurs. Les vraies limites sont d’abord celles des poubelles biologiques indispensables pour absorber nos déchets. (in Le débat n°182, Pierre-Noël Giraud, Ressources ou poubelles ?)

Informations pratiques dans notre brochure

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La débâcle de la pensée

Article écrit par Jean-Marie Lacrosse et publié dans Pro J, n°13,  mars 2015-mai 2015
Version légèrement amendée

En donnant un tel titre à mon propos, je me fournis sans doute l’occasion de tester d’emblée sa pertinence.  Le titre n’est jamais sans importance pour un auteur, qu’il le choisisse avant ou après avoir rédigé l’essentiel de son texte. Il y a et il y a toujours eu de bons et de mauvais titres, tout le monde en conviendra. Mais ce qui caractérise la scène contemporaine, c’est particulièrement vrai dans la sphère médiatique, c’est le classement automatique de l’auteur, à partir du choix même du titre, dans un camp ou dans l’autre, droite ou gauche, progressiste ou réactionnaire par exemple, ou dans un autre registre, antisémite ou islamophobe. Pas besoin à la limite de lire le livre où même pas recommandé de le lire s’il s’avère être du « camp » opposé au sien.

Voilà bien, me semble-t-il, un symptôme caractéristique de la débâcle de la pensée dans laquelle nous nous sommes plongés aujourd’hui. La réception de deux livres récents, qui ont tous deux été de gros succès de librairie, vient spectaculairement d’illustrer ce climat intellectuellement délétère : il s’agit de « L’identité malheureuse » d’Alain Finkielkraut et du « Suicide français » d’Eric Zemmour.  La débâcle de la pensée évoquera donc ainsi, quasi automatiquement, « La défaite de la pensée », un essai d’Alain Finkielkraut datant de 1987, qui ne m’avait pourtant lors de sa sortie pas inspiré outre mesure. Je pensais à l’époque, naïvement peut-être, qu’une nouvelle ère de la pensée, fondée sur la remise en honneur du Politique, était en train de naître, et que les schémas intellectuels, pour l’essentiel nietzscheo-marxistes, qui avaient nourri mes études de sociologie étaient arrivés en bout de course. Il ne faudrait sans doute pas beaucoup plus qu’une décennie, pensais-je, pour que cette nécessaire refondation -le mot n’était pas encore dans l’air du temps- ait lieu. Illusion alimentée par le fait que, dans ce court laps de temps, ce renouveau de la pensée politique disposait en Belgique d’une formidable courroie de transmission médiatique en la personne de Jacques Baudoin et de son émission du dimanche matin « Arguments ».

Le feu de paille qu’aura finalement été ce court épisode reste pour moi un des grands mystères de ma propre trajectoire intellectuelle, entamée au début des années 1970, même si, dès le début des années 1990, on pouvait percevoir chez nos contemporains une incapacité croissante à saisir le sens élémentaire des choses. Lire la suite

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Cycle de conférences « Après la croissance » Printemps 2015

Le cePPecs et Etopia organisent un cycle de conférence sur la thématique de « l’après-croissance ».

Et si, plutôt que de promettre et d’annoncer en vain le retour imminent de la croissance, nos sociétés devaient envisager sa disparition en bonne et due forme ? Et si, à force de vouloir repousser ses limites, nous avions mis en œuvre depuis quarante ans une croissance proprement toxique, à l’origine des graves dérèglements de nos économies, que la crise de 2008 a brutalement révélés. Et si les Trente Glorieuses avaient représenté en Occident une révolution anthropologique, unique en son genre, un saut rapide dans l’histoire de l’espèce qui nous a fait quitter en quelques décennies le froid, la faim, la mort précoce ? Et si, la croissance n’étant plus vitale sur le plan biologique, de nouvelles perspectives s’ouvraient à l’humanité d’après la croissance ?

Telles sont les questions principales que ce cycle se propose d’examiner, successivement sous l’angle économique, historique, psychologique et politique.

Programme détaillé et informations pratiques dans notre brochure.
Vous pouvez également télécharger et imprimer l’affiche pour vous associer, si vous le souhaitez, à la publicité de l’événement.

En partenariat avec :

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La sociologie générale racontée aux réginiens

Article écrit par Jean-Marie Lacrosse et publié dans Pro J, n°12,  décembre 2014-février 2015

« La sociologie ne couvre pas, loin de là, le champ entier de la pensée politique mais elle en a pris en charge, avec ses outils et ses méthodes propres, un de ses problèmes les plus épineux et les plus mystérieux (mais aussi les plus passionnants !) : l’articulation, dans le phénomène humain, de l’individuel et du collectif, deux niveaux de réalité distincts, séparables mais intimement liés et tellement enchevêtrés l’un dans l’autre que leur distinction requiert une analyse systématique. Les humains ne sont en quelque sorte présents à eux-mêmes qu’en étant en même temps présents à l’ensemble dont ils font partie.
C’est cela qui définit ce que l’on appelait autrefois leur « âme » et qui donne à l’existence humaine ce cachet si particulier : ces gens ne vivent pas seulement à côté des autres ou avec les autres, leurs « âmes » communiquent, elles sont en quelque sorte perméables, poreuses les unes aux autres, il y a une très remarquable compénétration des âmes que le phénomène du langage, tel qu’il se présente chez eux, met particulièrement bien en évidence. D’où par exemple ces phénomènes étranges : l’idée la plus impersonnelle peut les blesser voire les anéantir dans leur intimité la plus personnelle et, à l’inverse, ce qui leur apparaît comme le plus personnel, leur truc bien à eux, rien qu’à eux, se révèle au bout du compte hautement impersonnel et largement partagé par leurs semblables (raison pour laquelle, entre nous soit dit, sociologues et psychologues devraient toujours étroitement collaborer tant, comme dans une pièce de monnaie, la face du réel que perçoit le spécialiste de chacune de ces disciplines est inséparable de l’autre face mais qu’il est quasiment impossible, comme une pièce de monnaie, de regarder les deux faces ensemble). » (Jean-Marie Lacrosse)

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Croissance, crise et dépérissement de la politique

« La croissance est une mesure collective du progrès a minima visant, par sa simplicité et son objectivité monétaire, à emporter l’accord implicite de tous. Elle est l’accord sur lequel peuvent se former tous les désaccords. Elle atteste que, faute de choisir en amont une direction à l’orientation de nos sociétés, nous acquiesçons à celle qu’esquisse l’agrégat des forces économiques additionnées pêle-mêle. Au lieu de viser un résultat, nous attendons la résultante : nous ne sommes plus véritablement dans la politique. Or la crise à laquelle nous sommes durablement confrontés pose des problèmes politiques, au premier chef desquels les défis écologiques, la rareté énergétique et une dette publique faramineuse. Cette dernière, cristallisation ultime de l’endettement global auquel ont abouti les déséquilibres évoqués, sera certainement le principal défi politique des années à venir : la maîtrise de la dette nous met directement aux prises avec nos responsabilités politiques. De même, le doute sur les bénéfices de la croissance relativement à son prix constitue un problème d’orientation collective, de choix de la mesure de ce que nos sociétés considèrent comme ayant de la valeur. »

Jérôme Batout et Emmanuel Constantin, Croissance, crise et dépérissement de la politique in Le Débat, n°182, novembre-décembre 2014.

L’article est disponible dans son intégralité en version électronique moyennant un accès payant à cette adresse : http://www.cairn.info/revue-le-debat-2014-5-p-145.htm

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Le mouvement psychanalytique s’autodétruit !

Entretien avec Sébastien Dupont publié par le Cercle Psy le 10 décembre 2014.
Propos recueillis par Jean-François Marmion.

« Les écoles de psychanalyse ne sont pas toutes très démocratiques : certaines s’apparentent plutôt à des « cours » constituées autour d’un chef charismatique, souvent assez âgé, qui monopolise la parole. Ces chefs ne laissent pas toujours de place aux « jeunes » de trente ou quarante ans. Surtout, ils ne sont plus en contact avec les réalités cliniques. La plupart ne voient plus de patients depuis longtemps, mais ne suivent que des psychanalystes en formation. Donc, ces quelques figures qui ont voix au chapitre dans les médias ne sont pas en mesure de représenter le mouvement psychanalytique général, qu’ils connaissent mal ! Ils ont ainsi tendance à s’enfoncer avec leurs contradicteurs dans de faux débats : pendant combien de temps Freud a-t-il pris de la cocaïne ? A-t-il trompé sa femme avec sa belle-sœur ? Quels étaient les honoraires de Lacan ? Ils pensent que c’est de ça qu’il faut parler, pourtant tout cela ne fait que laisser de côté les vraies questions institutionnelles, théoriques, éthiques. En outre, du temps de Freud, les premiers chefs de file de la psychanalyse avaient une trentaine ou une quarantaine d’années (cf. Ferenczi ou Jung). Freud donnait la parole aux jeunes, provoquant leur émulation. Le vieillissement des psychanalystes français influents n’est pas un problème en soi, cependant, en toute fin de carrière, même si on peut avoir encore un esprit extrêmement dynamique, on est parfois moins prêt à se remettre en question… C’est ainsi que beaucoup de psychanalystes ont choqué par leur conservatisme sur des questions de mœurs, dans les débats sur le pacs ou le mariage pour tous, par exemple. La psychanalyse était pourtant, historiquement, très progressiste. » (Sébastien Dupont)

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Le futur de l’entreprise

Entretien avec Denis Maillard publié par ParisTech Review le 29 novembre 2014.

« Finalement, quelle sera la place du travail dans la vie des individus à l’avenir ?
Denis Maillard : On voit bien qu’on oscille entre une tentative, disons social-démocrate, de réinvention du travail dans l’entreprise autour de la qualité de vie, et une célébration libérale d’un monde post-salarial qui glorifie l’activité et l’entrepreneuriat de soi-même. Évidemment, les deux nourrissent l’espoir d’une société harmonieuse dans laquelle le travail quel qu’il soit épanouirait l’individu en le libérant de la nécessité. Pourtant, si l’on bascule dans une société où les individus rêvent de se libérer du travail, de se réinventer hors du travail, il faudra effectivement s’organiser pour leur laisser le plus de liberté possible. C’est alors le non-travail, le loisir ou l’activité non marchande qui deviendront des valeurs majeures. La conséquence sera une dévalorisation du travail qui deviendra ainsi une activité parmi d’autres et qui rendra, de fait, invisible, tout un pan du travail effectué dans cette même société comme les jobs précaires dont on vient de parler. En effet, l’émancipation des uns à travers leur travail se paiera nécessairement par une contrainte accrue pour d’autres. Pour que l’individu s’épanouisse au travail ou hors du travail, il faudra que d’autres personnes travaillent pour lui procurer les objets matériels ou culturels de son épanouissement.

Qu’on le veuille ou non, la société de l’activité, de l’autonomie individuelle ou du travail libéré sera plus que jamais une société de consommation et de travail invisible. On touche ici à l’un des paradoxes les plus secrets du processus d’individualisation : l’autonomie et l’épanouissement de l’individu dans et hors du travail se paient d’une double aliénation. L’une liée au besoin de consommer et l’autre liée à la nécessité de faire appel à un travail invisible, souvent pénible et précaire, nécessaire à cette consommation. Ce paradoxe des sociétés démocratiques ne va pas se défaire demain : le post-matérialisme, qui se lit dans l’autonomie des individus, libère totalement la figure du consommateur alors même que l’individu croit s’en affranchir en se libérant du travail. »

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Déficit symbolique

« Comment faire pour redonner un visage identifiable à du commun, de l’universel ? Voilà la tâche qui nous attend en ce début de 21ème siècle. (…) Cette question, jugée trop générale sans doute par l’individualisme triomphant, ne semble plus intéresser personne sauf bien sûr les spécialistes du marketing et de la publicité. En attendant, il me semble clair que ce sont les entrants dans la vie, les jeunes, qui sont les plus vulnérables face à cette conjoncture de déficit symbolique.

Si elle n’épargne personne d’entre nous, du plus jeune au plus vieux, elle touche plus durement ceux qui doivent non seulement vivre mais entrer dans ces univers symboliques déglingués. Près de vingt ans après sa sortie, je persiste à croire que c’est à ce problème que s’adressait le film « C’est arrivé près de chez vous ». Film mettant en scène sauvagement un monde où prolifèrent des significations symboliques sauvages et incontrôlées qui peuvent s’avérer parfois aussi meurtrières que les rafales qu’envoie Ben, filmées sans état d’âme par une équipe de tournage. »

Jean-Marie Lacrosse, De la nécessaire mise en valeur des jeunes dans notre société, http://www.ceppecs.eu/?p=672

Pour ceux d’entre vous qui ne connaîtraient pas l’émission « Le Petit journal » diffusée sur Canal +, c’est ici

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Les difficultés inédites de l’entrée dans la vie adulte

Article écrit par Martin Dekeyser et publié dans Pro J, n°11,  septembre-novembre 2014.

Depuis une quarantaine d’années, les conditions de constitution de l’individualité concrète se sont transformées et ont produit un nouvel individu, une nouvelle humanité. C’est en Europe de l’ouest que nous sommes les plus engagés dans ce processus d’individualisation, y compris dans la mesure où nous sommes sortis, plus qu’ailleurs, de la tradition. Je voudrais me concentrer ici sur les conditions nouvelles de l’entrée dans la vie adulte, les effets qu’elles ont sur celle-ci et les difficultés inédites qu’elles produisent.

1. Une nouvelle conception de la vie

Individualisation et privatisation radicale de l’existence entière

Pour ce faire, il convient de s’interroger d’abord sur cette expression d’ « entrée dans la vie » car elle ne va plus de soi. On ne l’emploie plus guère ou ne voit plus très bien à quoi elle fait référence. Et pour cause. Dans quoi faudrait-il en définitive entrer puisque pour nous, l’existence entière est devenue à elle-même sa propre finalité ? S’identifiant à l’individualité, la vie débute dès la naissance (voire avant pour les partisans de l’haptonomie) et s’achève à la mort. Or il se fait que cette conception radicalement individualisée de l’existence est tout à fait inédite et récente dans l’histoire longue de l’humanité.

Jusqu’il y a peu, la finalité de la vie était extérieure à elle-même : elle consistait à prendre en charge la cohésion et la reproduction collective, tant au niveau biologique que culturel.

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