L’Amérique qui tombe

Article rédigé par Jean-Luc Gréau, économiste, et publié sur le site web L’Expansion.com le 16 septembre 2011.

« Quand on cherche à évaluer la bonne santé d’un agent économique, il est impératif de ne pas se tromper de paramètres.  Incontestablement, le montant de la dette publique, désormais supérieur à celui du PIB, trahit la fragilité de l’empire. Mais d’autres catégories d’indicateurs, par leur évolution durant ces quatre dernières années, révèlent une dégradation en profondeur du système américain.

En premier lieu, les données de l’emploi attestent un véritable changement de régime. La population au travail est aujourd’hui inférieure de 6 millions d’unités à celle de la fin 2007 (…), (ce qui) se répercute sur le taux d’activité : 63 Américains sur 100 étaient occupés avant la grande récession, ils ne sont plus que 59. Un autre indicateur, méconnu, en dit long : deux fois moins d’Américains changent volontairement d’emploi. (…)

En second lieu, le partage des revenus entre employeurs et employés s’est encore plus déséquilibré à l’occasion de la récession. (…) Si l’on ajoute les contributions sociales, en croissance régulière, (…) (à) la part des salaires dans le revenu national, (…) on atteint un chiffre proche de 62 %, qui est cependant le plus bas enregistré depuis 1965. Simultanément, les profits des entreprises se sont hissés à un pic historique (14 % du revenu national), surpassant le chiffre enregistré durant la Seconde Guerre mondiale. (…)

Enfin, jamais les Américains n’ont acquitté aussi peu de taxes. Leur taux d’imposition, qui a oscillé entre 11 et 19 % du revenu disponible depuis 1959, est tombé à 10 %. »

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